Gilles
Leroy est un auteur masculin qui s’invite dans la peau de Zelda Scott
Fitzgerald, femme du célèbre écrivain. J’avais déjà été bluffée par le talent
de Gilles Legardinier à s’immiscer dans la tête et la vie d’une jeune fille
dans Demain J’arrête ! C’est aussi de manière incroyable que
Gilles Leroy nous peint la vie de cette femme complètement désinhibée de la
société dans laquelle elle vit.
Montgomery,
Alabama,
1918. Quand Zelda,
'Belle du Sud',
rencontre le lieutenant Scott
Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir
écrivain : le succès retentissant de son premier roman
lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du tout New York.
Mais Scott
et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie
mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes...
L’histoire, ou la biographie
fictive de cette dame prend toute sa puissance à travers le style utilisé. On a
une réelle impression des sentiments vécus et éprouvés par les protagonistes.
Une invention ? Oui mais on y croit totalement. C’est même l’inverse. On
peut trouver ça étonnant de se rappeler que ce n’est que l’imagination tirée de
quelques connaissances de l’écrivain. On aurait aimé avoir l’avis de Zelda sur
ce roman. Sa folie ressemblait-elle à celle représentée ? Ce portrait est à la
fois émouvant, prenant par son rythme et l’intensité des émotions données
autour des moments vécus par cette femme. On perçoit ses faiblesses, sa
singularité, sa vivacité, son désespoir, sa déchéance. Une femme en avance sur
son temps qui se sentait sauvage et libre. Pour résumer c’est le plongeon d’une femme dans
les « années folles », vers les abimes d’une vie excessive et
contrariée.
Du fait que ce soit une œuvre
fictive on peut être un peu troublé. Certes il faut savoir accepter
l’imagination de l’auteur. Cependant il le fait avec un tel talent qu’on se
laisse totalement prendre et qu’on ressort bouleversé par ces deux pervers
narcissiques que peuvent être Scott et Zelda Fitzgerald. Un prix Goncourt 2007 amplement
mérité.
Appréciation ***
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire