Lydie
Salvayre, l’auteure de ce livre raconte le témoignage de sa mère Montse, réfugiée
espagnole, prise dans les tourments de la guerre d’Espagne en Catalogne. Montse
va devoir épouser le fils adoptif d’une famille riche, Diego, un communiste
extrémiste proche du communisme stalinien tandis que son frère José est
anarchiste et en opposition totale avec les idées de son mari. Une
histoire de familles d’une même région, d’un même village se mêle au politique
et relate les tensions entre extrême gauche et nationalistes de l’époque durant
cette guerre civile de 1936.
A
cela, une autre voix « entrelacée », celle de Georges Bernanos, un
écrivain catholique français, à priori pour l’arrivée de Franco au pouvoir,
celui-ci se tourne finalement vers les républicains et contre les exactions
franquistes légitimées par l’église catholique. Il en résultera en 1938
l’écriture d’un pamphlet antifranquiste, Les grands cimetières
sous la lune.
Pas pleurer est un roman
très intéressant car il nous parle d’une période historique singulière souvent
méconnue et peu traitée et parfois déroutant car nécessitant au préalable une
connaissance des différences politiques de l’époque. L’importance de la langue
ressort fortement dans ce roman. De petits passages en espagnol sont
régulièrement présents ce qui donne une charme de plus à ce livre et amène une réflexion
sur le mélange de deux cultures, de deux langues. Grâce à une très belle
maîtrise de l’écriture de Lydie Salvayre, les personnages transpirent de
sincérité, de sentiments et de convictions politiques encore d’actualité. J’ai
réellement accroché à la deuxième partie du livre et fortement apprécié ce
livre pour l’écho qu’il renvoie sur notre République, quant à la place que
semble prendre le nationalisme en France.
"Je
crois que le suprême service que je puisse rendre à ces derniers (les honnêtes
gens) serait précisément de les mettre en garde contre les imbéciles ou les
canailles qui exploitent aujourd'hui, avec cynisme, leur grande peur"
Prix Goncourt 2014
18€50
♥♥♥
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